« I’ll be back » – Terminator (entre autres)

C’est la fin d’une année plutôt brouillonne. Au sens où tant de choses sont restées à l’état de brouillon.

De vastes croquis inachevés.

Ce n’était certainement pas la meilleure année pour la tenue de ce blog, ni même pour tenir un stylo. Et, un peu comme si l’inspiration venait avec les calendriers, je ne cesse de me dire depuis la fin septembre « Vivement 2014 ! »… Mais si on y réfléchit bien, cet article étant mon second de l’année, cela en fait deux fois plus qu’en 2012 !!!

Vous avez loupé du coup quelques articles intéressants. Ou à vrai dire, j’ai loupé mes rendez-vous avec l’écriture de quelques articles qui auraient pu l’être. Mais ce n’est pas tous les jours Noël, et j’ai encore le temps de faire de vous faire saliver avant les bûches avec tous ces petits bijoux que vous ne lirez jamais.

I. DJANGO LE WESTERN PAS SPAGHETTI POUR UN SOU

Ray Charles un jour, Ray Charles toujoursDans un premier temps, je vous aurais bien donné mon avis sur Django Unchained. Vu qu’il m’avait inspiré bien avant sa sortie, il aurait été de bon ton de m’étaler en long en large et en travers. Et puis, il faut bien l’admettre, j’aime donner mon avis… Là, ç’aurait été d’autant plus facile que la sortie du dernier Tarantino s’accompagnait de quelques polémiques sans importance, dont Spike Lee héros d’une nouvelle négritude inspirée se voulait le flambeau. J’aurais pu glisser entre autres déclarations fracassantes que Spike Lee devrait parfois la fermer et tel un prophète de malheur j’aurais annoncé que je craignais le pire pour son remake de Oldboy, l’étrangeté coréenne qui, c’est désormais définitif fera partie de mes dix films préférés des années 2001/2010 quand j’aurai enfin arrêté la liste. Puis j’aurais expliqué comme il faut, que Django Unchained n’a rien d’un western spaghetti, mais est une pure bombe de Blaxploitation, ce que Tarantino n’avait pas réussi à faire de Jackie Brown.

Vu comme ça, on dirait un article très technique, plein de termes de spécialistes… Mais non, promis, ç’aurait pu être chouette.

II. DANIEL CRAIG NE SERA JAMAIS LE MEILLEUR DES JAMES BOND

Sortir l'Aston Martin ne suffit pasPuisqu’on parle ciné, je me rappelle qu’il y a un peu plus d’un an, le moindre blog d’amateur de cinoche laissait croire que Daniel Craig devenait avec son interprétation de l’agent de sa majesté dans Skyfall, le meilleur de tous les James Bond. Le tout avec des arguments bidon d’huile d’olive pressée à froid.

Avec du recul, et ayant surtout enfin vu la prétendue merveille du Septième Art qu’est Skyfall, je voulais à mon tour apporter ma pierre à l’édifice et affirmer haut et fort que Georges Lazenby reste le meilleur de tous.

Parce que sincèrement, si Casino Royale aurait pu être parfait sans une absurdité du scénario – il n’a jamais fait jour à Madagascar quand il est 18 heures aux Bahamas – si Quantum of Solace avait été écrit pour Se peroxyder ne suffit pasJason Bourne et pas pour James Bond, et si Skyfall est tourné magnifiquement mais repose sur un plan machiavélique improbable du Grand Méchant Javier Bardem, ça ne suffit pas pour être le meilleur des James Bond… à ce petit jeu, OSS 117 a toutes ses chances !

III. L’ANNEE MUSICALE 2013 ET LA BATAILLE DE MALPLAQUET

Mon projet le plus ambitieux de l’année devait commencer par évoquer ces articles qu’on retrouve dans tous les magazines culturels et qui vous annoncent les disques à venir pour l’année nouvelle. Moi, j’y avais découvert que nous aurions des nouveaux Sigur Ros, MGMT, CocoRosie, Daft Punk ou Tricky… pour les groupes que j’aime bien. Arrivé au mois de juin, Daft Punk, Tricky, CocoRosie et Sigur Ros comptaient pour les disques tournant le plus sur mon compte Deezer. Pourtant, un artiste surprise dominait les débats : Petit Ours Brun. Avec ses reprises enjoués des comptines de notre enfance, il a explosé mes charts personnels, et il n’est pas rare de m’entendre chantonner « les petits poissons » la nuit à deux heures du mat’, complètement saoulé par les complaintes de Junior qu’il faut bercer sans cesse et sans cesse.

J’avais oublié toute la profondeur de ces textes.

un chat marchait le long de la gouttière, le vent soufflait sur sa petite queue légère, j’ai vu, t’as vu, le p’tit trou d’son derrière, j’ai vu, t’as vu, le petit trou d’son…

J’avais oublié la puissance de conviction des personnages distingués par ces comptines

– Je ne veux pas d’un prince… je ne veux pas d’un prince… encore moins d’un baron, encore moins d’un baron. Je veux mon ami Pierre, je veux mon ami Pierre, celui qu’est en prison, celui qu’est en prison.

– Tu n’auras pas ton Pierre, nous le pendouillerons, nous le pendouillerons.

– Si vous pendouillez Pierre, si vous pendouillez Pierre, pendouillez moi avec…

Pour la petite histoire Pierre et sa Jeannette furent effectivement pendouillés.

Parmi ces chansons, je voulais revenir sur Marlbrough s’en va-t-en guerre. Cette comptine qui raconte l’histoire d’un soldat parti au combat pour ne pas en revenir, et dont la veuve apprend le décès alors qu’elle l’a attendu si longtemps. L’histoire qui entoure cette comptine est fantastique. Déjà parce que son air est un des plus célèbres du monde, et certainement l’un des plus représentatifs du peuple français – Beethoven en personne le remixera dans la Victoire de Wellington pour symboliser les troupes françaises. Mais c’est surtout que Marlbrough a vraiment existé et qu’il n’est pas mort au combat.

Et quel combat ! La Bataille de Malplaquet le 11 septembre 1709 est certainement une des plus belles défaites françaises de tous les temps… parce que bien que vainqueurs les Anglais, Hollandais et Autrichiens y perdirent quatre à cinq fois plus d’hommes que les Français, et surtout ils ne retrouvèrent jamais les forces pour poursuivre leur conquête du Nord Pas de Calais.

Oui, là vous avez loupé quelque chose. Du très lourd. Parce que j’ai plus écouté Petit Ours Brun que Daft Punk, Roubaix aurait pu devenir Hollandaise… à peu près

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La saison étant aux bonnes résolutions, je pourrais promettre de revenir régulièrement. Mais j’ai très sincèrement beaucoup de mal à me promettre quoi que ce soit. Cependant et ça tombe bien c’est Noël, plusieurs articles parus par ici vont être édités en multiformat numérique au cours de l’année. Les cinq premiers  lecteurs à me contacter par mail (maximgar@gmail.com) auront droit au mois de janvier prochain à un exemplaire gratuit du premier numéro des documentaires littéraires.

Ceci étant dit, Joyeuses Fêtes !

2 réflexions sur “« I’ll be back » – Terminator (entre autres)

  1. Comme si ça allait excuser l’absence :)… Un résumé que j’approuve même si je ne connais rien aux comptines (étrange les thèmes de ces chansons d’ailleurs). Joyeuses Fêtes !!!! Et je confirme, vivement 2014!

    • Tout d’abord, je te félicite : en rédigeant le 500ème commentaire de ce blog tu remportes un magnifique lot de cadeaux culturels ! Ensuite je confirme: cet article n’excuse rien.

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